Comment est née l’entreprise et quelle était sa vocation initiale ?
Tourinox c’est avant tout une histoire de famille. Mon père a pris la décision de sortir du salariat en 1992 et de se lancer dans l’aventure de l’entreprenariat dans son domaine de prédilection : la métallurgie, plus précisément dans la fabrication de mobilier médical en inox. C’est donc dans le sous-sol de la maison familiale que l’entreprise est née. Toute la famille s’est investie à sa manière dans l’aventure. J’étais encore en étude lorsque j’ai commencé à participer à la production. J’avais un goût déjà très prononcé pour les affaires ce qui m’a vite propulsé à la tête du développement de l’entreprise. Notre vocation ? Fournir du mobilier de qualité forgé de précision et d’amour du métier.
Quelles ont été les grandes étapes de son évolution jusqu’à aujourd’hui ?
L’arrivée de nos premiers salariés en 1998, puis chaque déménagement qui ont imposé à chacun de nos collaborateurs de devoir s’adapter : notre premier bâtiment, en 2000, dans le centre de Toucy, nous a permis de nous implanter. Nous avons très rapidement dû écarter les murs. D’où notre second bâtiment dans la zone industrielle de Toucy en 2002. Une autre grande étape, à partir de 2009, lorsque j’ai dû prendre l’entière responsabilité de l’entreprise aux côtés de ma femme. Puis les marchés que nous avons remportés, qui ont chaque fois été une grande satisfaction, source de motivation pour le développement de l’entreprise. Ils ont permis la concrétisation de notre projet final en 2020 et notre installation dans le bâtiment actuel.
Chacune de ces étapes ont été déterminantes dans l’avancée de TOURINOX tant sur le plan humain que stratégique et financier.
Le passage d’une structure artisanale à un fonctionnement plus industriel a-t-il été un choix ou une nécessité ?
Disons que c’était un choix que la nécessité est venue conforter.
Comment avez-vous vécu cette transition en tant que dirigeant ?
C’était un savant mélange d’ambitions, d’euphorie et de prise de conscience, notamment concernant les enjeux liés à ce changement, mais aussi une véritable aventure humaine sur le plan personnel.
Quelles ont été les principales difficultés rencontrées dans cette évolution ?
Le plus marquant pour moi a été la découverte de ce que nous appelons la solitude du dirigeant : ce moment où il faut tenir la barre, s’assurer que le bateau reste à flot et que tout l’équipage avance dans la même direction.
Puis, l’être humain apprécie les habitudes. Ça n’a donc pas toujours été une mince affaire pour l’ensemble des équipes, ce qui, forcément, impose une remise en question régulière et une disponibilité accrue, qui ne sont pas toujours évidentes à gérer.
Enfin, trouver et maintenir une synergie entre l’humain et la machine afin de maintenir les qualités artisanales sur des volumes industriels.
Qu’est-ce qui, selon vous, a permis à l’entreprise de conserver son identité malgré le changement d’échelle ?
Nos valeurs artisanales incluant la proximité avec notre clientèle, mais également l’importance que nous accordons à la qualité de nos produits.
Quels sont aujourd’hui vos moteurs et vos priorités en tant que chef d’entreprise ?
Travailler avec des collaborateurs de confiance : être bien entouré est la véritable clef.
Développer des produits répondant toujours mieux aux évolutions et aux exigences de notre domaine en exploitant pleinement les capacités industrielles de l’entreprise.
Avec le recul, quel conseil donneriez-vous à un entrepreneur au début de son aventure ?
De croire en son projet, de ne pas lâcher. C’est un challenge professionnel et personnel, un véritable projet de vie qui lorsqu’il découle de votre passion vaut réellement la peine d’être vécu.